Let Me Enter

Yaaah!! Il était déjà 13h30!!! Ce matin là, Katsuo s'était levé tôt pour tenter de préparer un dessert, sans réveiller Ryoko avec tout son Bazard bien sûr. Et dire qu’à peine trois mois auparavant, il mangeait encore surgelé. Vous savez, le trucs 5 minutes aux micro ondes. Bref. Et maintenant, grâce à Suki, il apprenait à vivre, ou, à cuisiner ^^. Et il ne s'en portait que mieux.

Levé vers les 5h (il ne dormait jamais beaucoup), il avait vite enfilé ses vêtements, douché de la veille. Il était descendu discrètement dans la cuisine et avait sortit tous les ingrédients dont il nécessitait pour des biscuits japonais <3 Faciles à préparer et délicieux! Katsuo exposa la recette bien en vue sur le mini plan e travail:

Préparation : 40 mn
Cuisson : 45 mn

Ingrédients (pour 16 parts) :

- 6 jaunes d'oeufs
- 100 g de sucre en poudre
- 2 cuillères à café de miel
- 1 pincée de sel
- 7,5 cl de lait concentré
- 90 g de farine tamisée
- 4 blancs d'oeufs
- sucre glace (pour le décor)


Préparation :

Fouettez les jaunes d'oeufs et le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse.

Ajoutez le miel, le sel et le lait concentré, puis la farine et mélangez bien.

Battez les blancs d'oeufs en neige pas trop ferme. Incorporez-en délicatement 2 grosses cuillères à la préparation précédente, puis mélangez doucement le reste, en soulevant le mélange.

Versez la pâte dans le moule et faites cuire pendant 45 mn, jusqu'à ce que le gâteau soit bien doré et qu'une lame de couteau piquée au centre en ressorte propre.

Laissez reposer le gâteau 5 mn, puis retournez-le sur un plat et retirez délicatement le papier sulfurisé et laissez refroidir.

Saupoudrez légèrement la surface de sucre glace au moment de servir.

Une fois les instructions suivies à lettres terminées, il avait laissé le tout dans un petite assiette avant de se laver simplement les mains et de rapidement partir en cours, saluant sa colocataire enfin levée. Il y avait retrouvée Suki, et, pendant le cours lui avait glissé un mot: "Mon (petit) dessert est prêt! Je passe t'aleur?".

Il y avait déjà une semaine, Suki et lui s'était lancé un mini pari de faire un dessert chacun, juste pour le fun et surtout pour voir le niveau. Le propriétaire du meilleur dessert aurait le droit d'être invité au resto! Chacun des deux participants ferait un dessert. Aujourd'hui, c'était le tour de Katsuo, et demain, le tour de Suki. Celle ci lui avait répondu affirmatif; Kat passerait donc à la fin des cours, vers 13h30. Et il était légèrement en retard.

Il quittait tout juste le secteur B pour rejoindre le A. Il aurait cinq petites minutes de retard. 13h36: Kat était devant la porte de et appartement qu'il avait en fait pas mal squatté les dernier mois. Mais Suki était si accueillante <3 . Heureusement qu'elle était déjà passé chez lui, mais Ryoko comme colocataire, c'étit dur de pas se faire frapper n__n. Il sonna... Rien. Les mains chargées, il ouvrit la port e à l'aide de son coude. Passant la tête à travers la porte et entrant, il dit, avec un bon de voix qui cherchait à l'interpellation:

-Suki!! I'm here..

[En fait c'est plus court que je croyais mais je suis mega tired u___u J'ai mis du temps avant de trouvé un "dessert" japonais surtout!!!]
Good School day ^_^

Je sortais a peine de la douche et avait a peine eut le temps de m'habiller >.< ! Avec le "je passe t'aleur?", je m'attendais à en fin d'après midi. J'aurai dû le lui demander. Les cheveux encore trempés, j'ajustais une serviette sur mes épaules pour ne pas mouiller mon tee shirt et descendis.

Katsuo était entré, armé d'un dessert, suite à un projet-concours que nous avions décidé de faire ensemble n_n. Il était devenu tellement différent avec moi, plus j'apprenais à le connaître, et plus je l'appréciais, j'étais heureuse de le compter parmis mes amis les plus proches. Je débarassai mon hôte de ses affaires, et l'invitais à s'asseoir autour de la petite table du salon. Tout comme avec Kenzo, j'avais commencé à lui apprendre le langage des signes, du moins les bases : les mots utiles et courrants : bonjour, merci, comment ça va? etc. Je sortais mon carnet, inlassablement.

*** Tout ça rien que pour nous deux? Ca a l'air bon, je ne t'en laisserai pas une miette <3 ^^

Je suis fière de toi, tu as posé ton pinceau, le temps de prendre goût à une nouvelle forme d'art : la pâtisserie ^^***

Une fois entré, je posais les petits gâteaux qui encombraient mes bras depuis tout à l'heure. Ne voyant pas Suki, je jetais un regard vers l'escalier où je la vis enfin apparaître, mais les cheveux mouillés, une serviette autour du cou. Apparemment elle ne s'attendait pas à me recevoir si tôt. Mais si j'étais passé plus tard, j'aurais prit le risque de peindre, et même de la peindre, en pensant juste au moment des dégustations. Non, quand on a une chose dans la tête il vaut mieux la faire sortir, de n'importe quelle façon.

D'un geste qu'elle m'avait apprit, j'essayais de lui demander comment elle allait, faisant (presque) exprès de me tromper dans mon signe qu'elle me corrige avec ses mains à elle. Quand je l'agaçais un peu, elle devait me reprendre en formant mes mains avec les siennes les gestes correctes. C'est toujours agréable, mais à force de me tromper, elle me prendrait pour un débile léger.

Elle me félicita d'avoir touché à autre chose que la peinture. Je lui rendit un sourire franc, pour lui montrer que je n'en étais pas mécontent non plus. Pourtant je ne voulais pas non plus essayer autre chose désormais que la peinture et la cuisine. Bien que je me l'avouais franchement, je préfère faire la cuisine avec Suki que seul.

-J'espère que tu es prête à perdre n____n . Même si ça ne veux pas dire que je ne t'inviterai pas d'une autre façon au resto <3

Oui, il était clair que ça se faisait pas. Je veux dire, montrer à Suki mon intérêt à l'inviter <3 . Je devais me rappeler à chaque fois que la jeune fille vivait avec son petit ami, et ses caleçons sales. Et rien d'autre. La situation était claire en fait; soit j'acceptais de discrètement pour l'instant m'intéresser à Suki, et je prenais le risque de me faire tuer par Kenzo, et même par ma propre colocataire, ce que je ne désirais pourtant vraiment pas, soit je continuais silencieusement d'être son ami proche, ce comme quoi elle m'avait toujours considéré. Cruel dilemme.

-So! Je te laisse l'honneur de goûter...Les dames d'abord bien sûr.

Hum, il me cherchait >.< ! Je le savais, il m'embêtait toujours, en faisant exprès de mal gesticuler. Alors qu'il savait le faire bien >.< ! Je lui donnais un léger coup de poing dans le bras. Biensûr, quand on a la force d'une mouche trisomique, ce n'est pas très efficace, mais c'était pour marquer le coup. Lorsque le garçon insinua que j'allais perdre, mais qu'il m'inviterai tout de même au restaurant à l'occasion (en consolation?), je tournais la tête sur le côté, hochant les épaules, et balançant mes cheveux en arrière comme une diva, ce qui me fit penser à notre rencontre au lac, lors de la "pose". Me battre en cuisine? Aucune chance, il avait commencé il y'a deux jours !

Pour me venger de son vantardisme, je pris un gâteau, l'approchant de moi, fronçant le nez comme s'il sentait les caleçons sâles de Doudou pas bon ! J'examinais la friandise sous toutes les coutures, puis Katsuo, puis le gâteau, puis à nouveau le garçon, et me jettait à l'eau. C'était indéniablement bon. Pas le dessert de l'année, mais bien meilleur que les gâteaux à thé de supérette. C'était même très bon, cela pouvait se lire sur mon visage. Mais juste pour embêter Katsuo à mon tour, quand j'eus fini de le manger complètement, je tirais la langue, comme si ça avait été infecte n_n. Mais il était certain et remarquable que je ne le pensais pas. La preuve, j'en pris un second.

En plus de me corriger, j'avais toujours le droit à une petite correction pour mon imbécillité. Ce n'était pas vraiment douloureux, même si ma peaux laisser largement passer les coups, mais ça me plaisait parce que c'était toujours un contact. Je la laissais alors goûter mes gâteaux, que je pensais bon, mais après tout, s'il y avait risque d'un infection elle pouvait toujours goûter la première, cela ne me dérangerai pas de l'amener à l'hôpital où honteux je me sentirais obligé d'y rester jours et nuits jusqu'a ce qu'elle sorte x3.

Elle me fit sourire à sentir mes gâteaux comme s'ils n'avaient pas l'air bon, même pas bon du tout, rejetant une mauvaise odeur. Elle me taquinait je le savais, et ainsi je ne le prenait pas mal du tout. A son expression, je vis bien qu'elle apprécia mes biscuits. Tant mieux n__n" Je ne m'étais pas levé trop tôt pour rien! Même si elle fit mine, l'ayant enfin finit, d'avoir manger quelque chose d'infecte, je ne me pu m'empêcher, quand elle en prit un second de lancer un..:

-"Haha!"

Il y en avait bien une quinzaine face à nous, et, bien que je sache que c'était mal, je ne mangeais pas beaucoup et y était habitué. Je ne me sentais pas vraiment adepte à manger le quart de ce que j'avais fait! Malicieux, je me dit donc que ça serait Suki qui en bénéficierai d'avantage x3 . La poussant (doucement hein, je ne suis pas une brute) contre le plan de travail, je voulu lui en faire manger un autre de ma propre main qu'elle fit mine de refuser. Face à elle, je lui fit un sourire bête pour qu'elle se concentre dessus plutôt que sur ma main, qui d'un coup vint attraper son nez pour le boucher.

Par surprise j'imagine, elle ouvrit immédiatement la bouche avant de la refermer par tic. Manquant bien sur d'air, et n'ayant pas trop de force, elle finit enfin par ouvrir la bouche n__n. Je lui enfournais alors le troisième biscuits sans difficulté! Une fois celui ci avalé, je prit un air vainqueur pour la regarder, car en fait j'étais plutôt fier de mon coup

-N'était ce pas délicieux? Je l'espère pour vous ma chère, j'en ai encore un grand nombre en stock..

Arg, vilain Katsuo !

Il était en train de me gaver de douceurs comme une oie, jusqu'à etouffement. Après m'avoir violement pincé le nez pour me forcer à ouvrir la bouche, il l'avait rempli de gâteaux. C'était très mauvais pour mon système digestif voyons >.< ! Katsuo et moi, je crois qu'on passait plus de temps à se taquiner qu'autre chose. Si j'avais été très malpolie, je lui aurai recraché les gâteaux au visage, mais c'est que j'étais une petite femme bien élevée, moi !

Je mâchais donc d'une façon peu élégante, et bruyament, pour l'embêter. A mon tour maintenant. Je pris un gâteau, en lui faisant mes chibi eyes irresistibles en m'approchant touuut doucement de lui, avançant le gâteau vers sa bouche jusqu'à ce qu'il l'ouvre à son tour et... zwip, sens inverse, le fit atterir dans ma bouche à moi n_n. Tout en dégustant mon énième gâteau, et en guise de récompense, je le toisais d'un regard fier (de ma bêtise n_n). Mais bon, je n'allais pas tout engloutir non plus, je sortais à peine de table Y_Y. Nampêche que je m'inquiétais un peu, Katsuo, lui n'en prennait aucun. Cela me fit repenser à notre conversation lors de notre premier dîner. Il m'avait dit qu'il lui arrivait fréquement de sauter des repas. Cette dernière pensée me pinça le coeur. C'est vrai qu'il était très fin. Comme Doudou. Mais Doudou, lui, il mangeait comme 72 >.< !

En tout cas, il me fallait trouver une bonne idée pour mon dessert du lendemain. Je pensais faire des boules de soja. Mais pas plusieurs petites, non, deux grosses. Je pensais même innover, en mélangeant à la purée de soja quelques fruits coupés très fins. J'avais déja les ingrédients, j'espère qu'il allait aimer. Et que quand j'aurai gagné ( ) il ne m'emmenerai pas au fast food du coin non plus U_u". Je préférais encore manger chez lui <3 !

Le gâteau dans la bouche, Suki le mâcha d'un air très peu élégant, ce qui la rendais trop Shoue. Un peu moi quoi! Bien sûr, je n'utilisais qu’exclusivement cet air, réservé aux grands moments. Une fois la sucreries avalée, elle m'étonna en en prenant un autre. Je haussais les sourcils d'un air mi-étonné mi-satisfait, lorsqu'elle l'approcha de ma bouche.

Comme un enfant, je la gardais fermée exprès, jusqu'a ce que le biscuit se heurte à mes lèvres. Suki au sucre le retira avant de le re avancer vers moi, mais cette fois, j'ouvris la bouche timidement, m'attendant à recevoir mon dû. Mais au dernier moment, le biscuit vit un retour simple vers la jeune fille. Quowa? Indigné, je restais la bouche ouverte, avant de me concentrer silencieusement vers la bouche de Suki qui mâchait, et qui mâchait. Irrésistiblement attiré, tous mes muscles se contractèrent quand je me penchais, m'obligeant à m'arrêter. Il fallait pas. J'étais un good boy. Elle avait déjà un Doudou pour ça.

Pourquoi!? Pourquoi!? Pourquoi ne me suis-je alors pas arrêté? Mes lèvres touchèrent doucement les siennes, affreusement agréables <3, juste pour y déposer un petit baiser qui m'électrifia intérieurement. Je me suis retirais vite, tout gêné de mon geste.. Avant qu'elle prenne la parole, je cherchais déjà à me justifier en sortant un lot de débilité

-Je reprends simplement quelques miettes de mon dû... Je n'allais pas les laisser...

Je sentais déjà ma tête qui se voulait à tourner, quand j'imaginais toutes les horreurs qui pouvaient se suivre à mon geste. Peut être que ne voudrait plus me voir!? Peut être n'y aurait-il plus cette complicité entre nous!? Je ne pouvais vraiment pas me résoudre à perdre Suki, même en tant qu'amie elle m'étais désormais trop précieuse. Peut être aurais- je du commencer mes justifications par un simple "Je suis désolé je recommencerai plus"..

[Je te dis pas répond moi absolument uhuh mais j'ai un peu peur d'attendre toute la journée x3 N'ai pas peur de faire cour n__n]

[ Woah, Shou se conjugue et j'accorde et tout et tout ^0^ !Han, j'ai pas envie de te repousser moi T_T ]

J'avoue que je m'attendais à tout sauf à cela. je pense que si j'avais sû, je n'aurai pas commencé ce jeu idiot en jouant avec le feu. Katsuo ne s'était pas jeté sur moi comme un animal écoutant ses pulsions, non, il avait mit beaucoup de délicatesse, cette délicatesse que j'aimais tant, dans son geste.

Mais il s'était retiré assez vite, comprennant sûrement son erreur. Je baissais la tête quelques instants, je me sentais coupable. Quand j'avais raconté à Kenzo que je m'étais fait mon premier ami à Jigoku en fac, il m'avait dit de me méfier, d'être prudente. Je pensais que c'était dans le sens comme Zeta. Je me sentais peut-être coupable vis à vis de ses recommandations? Devais-je le lui en parler? Il m'interdirai sûrement de sortir de la maison après cela.

Je relevais la tête doucement, la mine confuse :

*** Je suis désolée... ***

Puis je repris mon carnet, la formule suivante étant trop compliquée je pense, pour son niveau basique :

*** J'ai déja quelqu'un dans ma vie, Katsuo... ***


[ Niaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan >>>.<<< ]

[Je t'avais dit que ça serait douloureux x3 Et c'est po fini]

Intérieurement, je me maudissais d'avoir tout misé comme ça; j'avais perdu, et il était possible que comme dans les jeux sérieux, on ne me rende pas ce que j 'avais avant. L'amitié de Suki, nos après midi sorti ou alors comme les débiles jeu-concours. Je devais envisager qu'après mon geste, nous n'aurions plus rien de cela, et ça me rendait malade. Avant Suki, j'avais toujours été lointain, vis à vis des gens, toujours été dans mon petit monde. Maintenant que je l'avais connu, je ne vivais plus dans un monde renfermé, mais ensoleillé où je découvrais de nouvelles choses tout les jours. Si je la perdait, et cela dépendait aussi de moi, ça serait le retour à l'enfermement, mais qui serait total..

La jeune fille baissa la tête, d'un air gêné. Ou coupable. Je fis de même, jusqu'a ce qu'elle la releva me faisant un geste que j'avais appris. Euh...Désolée, elle était désolée. Même le geste comprit, je ne compris pas sa phrase. Elle n'avait pas être désolée, être désolée d'être elle et si adorable. Elle reprit son carnet pour m’annoncer une phrase à laquelle je m'attendais bien. Grimaçant d'une grimace triste, je haussais les épaules. Mon cœur était très serré.

-Ouais....Ouais je sais.

Les yeux baissés, ceux ci vinrent regarder le visage interdit de Suki. Je passais ma main dessus, effleurant à peine un contact, m'efforçant de paraître le moins mélancolique possible. J'avais peur de la situation, alors je reprenais les choses en mains, en, après un soupir, m'asseyant à la table principale où étaient posés les gâteaux. D'un air que je m'efforçais vraiment à être amusé je dis:

-Alors? Je peux y goûter?

Je ne savais pas trop quoi faire. Je me laissais caresser le visage par les doigts délicats du garçon. Je l'aurai bien réconforter, mais je ne voulais pas nourrir de faux espoirs. Donc, je tournais en rond. J'aimais Katsuo, oui. Je l'adorais même. Mais pas de cette façon. J'aimais Kenzo, de cette façon, je l'aimais à la folie. Et je me sentais d'autant plus seule car je savais que je n'irai pas me confier à mon Autre sur le sujet, et que je ne pouvais décement pas en parler à mon meilleur ami. Puisqu'il était au coeur du problème...

Je mis ma main sur la sienne et la serra dans la mienne. Je ne voulais pas qu'il m'en veule, ou qu'il ne veule plus de moi et de mon amitié à cause de ce refus. Certes, il était beau, attentionné, adorable, et si Kenzo n'était pas dans ma vie, peut-être aurions nous pu avoir une histoire. Mais j'avais mon Ange maintenant, et je ne pouvais plus immaginer les jours sans lui, près d'un autre.

Il semblait vouloir occulter l'incident, ce qui était à la fois un soulagement et un poids, un poids lourd et impartageable : olbigation de le garder en soi et pour soi. J'aqquiescais à sa question : les gâteaux, c'était sa création, il était donc normal qu'il les mange aussi.

Quand elle mit sa main sur la sienne en la serrant, j'eu l'impression qu'elle pressait sur mon coeur. Peut être voulait elle sortir tout le sang. Sûrement que moi je le voulais, à cet instant. Il fallait que je me rende à l'évidence. Elle ne m'aimait pas, pas comme l'Autre, et elle ne le quitterai encore moins pour moi. Est-ce que je pouvais franchement accepter une vie comme celle la? Je devrai. Même si je ne voulais pas. Ma petite faim était d'ailleurs passée.

Assis sur la chaise, je la regardais. Comme un joyaux inaccessible. Un qui serait enfermé dans une vitrine inviolable. Quand elle acquiesça, je prit un gâteau que je portis à ma bouche, continuant de la regarder. Je me sentais tout mal et c'était normal dans un moment pareil. Ma gorge nouée ne m'empêcha pas d'ouvrir la bouche avant de croquer dans un de mes biscuits. Etait-il bon? Aucune idée. Je n'étais pas du tout concentré la dessus. Il fallait que je réagisse, que je me bouge.. Je n'allais pas jouer la comédie... Je ne jouais pas la comédie...

-Je ne pourrais pas jouer la comédie, tu sais... Je ne veux pas te perdre en temps qu'amie, au minimum..

Je me levais, allant vers elle, mais m'arrêtant à une distance raisonnable. C'était peut être la première fois que je ne la voyais pas souriante et enjouée. Et c'était ma faute. Je haussais les épaules avant de dire:

-Je pense que tu comprendra si je te demande un peu de temps.

Et j'en avais besoin. Du temps pour réfléchir, du temps pour me saouler, du temps pour réorganiser les affaires dans ma petite tête, pour me faire à l'idée. Du temps où je me retrouverai extrêmement seul... Comme avant.

A nouveau, je baissais les yeux. J'avais perdu ma bonne humeur, et cette désagréable vague de tristesse qui vous submergeait généralement avant une crises de larmes m'avait prit. J'étais punie, privée de son amitié parce que j'étais fidèle. Je trouvais cela injuste, j'aimais ce qu'était katsuo, tout ce qui faisait qu'il était lui, et ce n'étais pas cet incident qui changerait mon coeur et mes sentiments.

Mais c'était son choix, que pouvais je faire d'autre excepté l'accepter? Ou plutôt le subir. J'étais malheureuse, oui, mais je pense qu'il l'était encore plus. Sinon, il n'aurait justement pas fait ce choix. J'aqquiessais poliment à sa requète, avec un sourire forcé, qui sonnait complètement faux. Pas de concours de gâteaux, je suppose. Je rédigeais un message au garçon sur mon carnet :

*** Tu peux revenir quand tu veux, tu sais. ***

Pas revenir à la maison, non. Mais revenir dans ma vie. Mais ça, c'était à lui de le comprendre. En guise d'au revoir, je lui fis ce que j'avais fait à notre rencontre, c'était assez symboliquement parlant maintenant, je le pris dans mes bras et le serrais fort contre moi, comme si c'était ma dernière étreinte.

Elle me souriait...d'un faux sourire, bien sûr. Je me rendais compte que par mon geste j'avais fais du mal à tout le monde. Parce que j'étais un égoïste. Je ne supportais peut être plus de souffrir seul alors je l'ai fait partager, cette souffrance. Et c'était pire. J'aurais du me taire, taire mes envies. Même si je sais qu'au fond, cela m'aurait consumé.

Quand je me dirigeais vers la porte, me retournant une dernière fois vers elle, elle me prit tout comme à leur première rencontre dans ses bras. Moi qui avais pourtant appris à me détendre, je ne fus pas surpris lorsque mes muscles se contractèrent. Je ne pouvais pas la serrer. Je ne la lâcherai plus sinon. Mais je réussis pourtant, comme lors de la deuxième fois où elle m'avait serré, à baisser ma tête sur son épaule...vers le creux de son cou. Tout y était chaud et confortable. Je prononçais alors cette phrase, qui était sûrement, peut être bien, la dernière:

-Tu ne m'aimeras jamais hein?

Bien sûr qu'il parlait d’aimer, aimer l'amour. Parce qu’avant de partir, je voulais savoir. Savoir si j'allais me laisser mourir chez moi ou m'entêter. Les deux seraient graves, je le savait bien. Mais c'était comme ça que je voyais les choses. S’il y avait une seule possibilité à ce qu'elle m'aime, je ne la laisserai pas passer.

Sentir son souffle dans mon cou me fit paradoxalement du mal. Jec rois qu'à cet instant, mes pensées envers le garçon étaient moins amicales. Je m'en voulais d'une telle pensée, je me dis que c'est parce que Kenzo faisait ça aussi, ça me rappelait... Lui.

Mais sa question me bloquait. Jamais? Je ne connaissais pas ce mot, je ne le connaissais plus. Je lâchais le garçon, et fonçais sur mon calepin. Je ne voulais pas qu'il s'en aille avant de lire. Je tentais d'écrire le plus vite possible.

*** Jamais je n'avais pensé devenir un jour muette...
Et si demain, en rentrant, je retrouvais Kenzo dans le lit avec une autre? Et si demain, en allant acheter des produits frais, je me faisais renverser par une voiture?
Et si demain je me levais, avec ton nom et ton visage fixé à l'esprit, indécollable? ***

C'était plus une réponse énigmatique que claire et nette? On ne pense pas au jamais parce qu'on profite de ses avantages et qu'on n'aime pas immaginer le pire. Mais je pourrais très bien être trompée, me faire renverser par une voiture, ou retomber amoureuse, après tout.

Quand elle me lâcha, suite à la question, j'ai cru qu'elle ne m'en donnerai pas, soit pour ne pas me vexer, soit car elle ne trouverait pas de réponse. Alors que je m'apprêtais à tourner le dos, elle me fit face avec un mot gribouillé sur son carnet. Je le parcouru, les yeux fatigués et tristes, comme s'ils avaient perdu tout intérêts à regarder quoi que ce soit.

Sa réponse n'était pas en effet très clair. En gros, elle me disait que peut être un jour elle m'aimerait. Pourquoi cela ne changeait-il alors pourtant rien pour moi? Parce que ce mot ne voulait pas dire que cela arriverai. Ou que ça arriverai avec mes 70 ans, si je vivais jusqu'à là. Elle m'observait, guettant une réponse, mais à la place, je hochais la tête avant de discrètement m'en aller. J'ouvrais la porte, la passait, la refermait. Qui a dis que les hommes ne pleuraient pas? J'avais l'impression de bien en avoir envie. Ou envie de faire quelque chose. De ne pas rester là sans rien faire. J'étais trop mal.

Je sortais dehors, dans le froid. Levant la tête, je regardais l'immense bâtiment qui faisait face à moi. Et je re entrait dedans. Montant les escaliers le plus rapidement possible, usant de ma faible endurance, j'arrivais enfin devant la porte 04, ou je donna plusieurs coup du côté du poing, la tête contre la porte. Je reprenais mon souffle quand Suki ouvra la porte. Je ne me concentra pas dessus, mais il semblait qu'elle avait pleuré. Entrant rapidement, je la poussais dans mon mouvement vers l'intérieur avant de la poser doucement contre le mur, l'embrassant, mais cette fois pour de vrai. C'était mal, ça me faisait mal, ça lui faisait mal. Mais je le faisais quand même, fermant les yeux, profitant de chaque instant. Je m'appliquais à être doux bien sûr. Me retirant, j'observais son visage avant de lui dire, toujours proche

-Tu ne m'aimes peu être pas... Mais je tâcherai d'attendre.

Oui j'attendrai, car après tout, on ne peut pas aimer et le lendemain ne plus aimer du tout. Je savais que je ne pourrais pas attendre indéfiniment mais je lui laisserai le temps. Peut être y avait-il une chance. Et j'attendrai qu'elle se présente, car, s'était toujours mieux que de tomber dans un trou noir...

J'étais épuisée et mal. Je ne pouvais me l'expliquer. je voulais que Kenzo rentre, je le voulais dans mes bras, j'y noyerai cette bien curieuse journée. Mais voilà, il était à peiner 14h, et mon Ange ne rentrerait pas avant 18h, soit encore 4 longues heures à l'attendre. Je retournais sur les coussins sur lesquels nous avions prit place Katsuo et moi, fermais les yeux, et massais mes tempes. J'essayais de faire le vide et de retrouver un équilibre intérieur, mais il y'avait un je-ne-savais-quoi, une sorte de grosse épine plantée dans ma conscience, qui me rendait mal, si mal que je laissais echappe quelques larmes douloureuses. J'aimais Kenzo de tout mon être, et je voulais le garder. Et j'adorais Katsuo, qui était devenu mon nouveau meilleur ami ; je voulais également le garder. Mais à l'entendre, je devais faire un choix. Et si je parlais de cette histoire à Kenzo, il me dirait lui aussi de faire un choix. Amour et amitié? Non, soit l'un soit l'autre. C'était tellement injuste.

Mais voila qu"un bruit sourd, un bruit déplaçé me tira des méandres de mon esprit. Je me levais et ouvris la porte pour voir d'où il provenait, mais à peine avais-je eu le temps de reconnaître ce visage si familier que je me retrouvais plaquée contre le mur, la bouche de Katsuo soudée à la mienne. L'épine s'enfonçait un peu plus. Je plaçais mes paumes contre son torse pour le repousser, mais aucune force n'alimentait mes bras. J'avais tellement peur qu'il me fasse du mal, comme avec Zeta, mon ancien colocataire. Je ne devrais pas penser cela, ce serait déplacé vis-à-vis de mon amitié entre le garçon et moi, mais l'incident était tellement récent que je ne pus m'en empêcher.

J'atendis donc qu'il se décolle lui même. Mes muscles m'abandonnèrent, je glissais contre le mur, et mes larmes revinrent, et redoublèrent. Je voulais que l'on me laisse tranquille, qui que ce soit. Je voulais un peu de paix, aujourd'hui.

Quand je la vis pleurer, je me sentis horriblement coupable, et je sentis comme une déchirure en moi. Observant la scène dont je faisais partie, j'avais l'impression d'être le méchant. Bien sûr, j'avais de la peine à en faire à Suki, mais elle, ne perdait que son meilleur ami. Elle avait l'Autre aussi. Moi je n'avais qu'elle. Rien qu'elle. Et je la perdait. Elle qui avait réussit à me "ré intégrer" dans le monde de la société. QUi m'avait apprit à combattre cette timidité.

FAce à elle, la regardant sans la regarder, je re voyais tous nos moments. Ils défilaient sous mes yeux. De notre rencontre au parc, à nos heures de peintures, sorties détentes. CHaque images qui me passaient devant les yeux étaient une image où je la voyait rire, ce qui faisait d'autant plus mal. Je voyais tout depuis le début jusqu'a maintenant. Pourquoi est ce que ça s'arrêta là? Je voulais en voir plus. Je voulais voir le futur. Si toute fois nous avions un futur... Mais rien ne venait. Et j'étais malade de tristesse. Quelle galère.

Doucement, e me decollais d'elle, la suppliant intérieurement qu'elle arrête de pleurer. Mais rien; elle était trop triste...Si elle voyait ce que je perdait moi. A partir d'aujourd'hui et les prochains jours, rien ne serait plus pareil. Peut être pas pour jamais, mais pour un long moment, un très long moment. Je voulu lui dire désolé, mais son expression et la tristesse qu'elle dégageait men empêchait. Doucement alors, je me retournit, saisis la poignée de la porte mi close, l'ouvrit à nouveau pour la franchir, une dernière fois. Maintenant, direction, le bar...Rien ne valait mieux que de noyer sa douleur dans l'alcool.