En tête à tête avec un Ange (Kenzo)

Finalement, je me rendis à mon nouveau logement avec Kenzo. Nous avions d'abord été recherché mes valises à la consigne de la gare, et nous sommes mis en route. J'étais contente de faire le chemin avec Kenzo. même ce silence, d'habitude gênant, devenait agréable, aux côtés du garçon. Il était tellement amusant, il m'avait fait oublié mes angoisses de l'arrivée dans la nouvelle ville. Je lui offris donc la carricature de lui piquant dans mes nouilles, en guise de cadeau, même si ce n'était qu'un torchon fait en une minute. Je me promis de lui en faire un plus joli, à l'occasion.
En arrivant devant l'immeuble aux nombreux appartements, le garçon me donna une bonne nouvelle : il m'expliqua qu'il habitait ici, à l'étage juste en dessous du mien. Je souris, pouvais-je rêver mieux ?

Je posais mes valises devant la porte de mon appartement, le numéro 9, au second étage. En entrant, je constatais plusieurs choses : déja, mon colocataire n'était pas encore arrivé. Ensuite, les déménageurs étaient déja passés, je notais quelques uns de mes meubles, j'avais choisi d'emprunter le strict minimum. Et puis surtout, il y'avait mon grand chevalet dans la chambre du fond. Les déménageurs avaient été malins, ils avaient pensé à la mettre dans la chambre à la fenêtre. J'accrochais mon manteau sur le simple porte manteau dans la pièce principale, et fit de même avec celui de Kenzo, comme si je me sentais déja chez moi. C'était un peu le cas, après tout, l'endroit n'était pas un palace non plus, mais c'était coquet, juste ce qu'il fallait. Dans l'armoire de la petite cuisine, il y'avait déja de la vaiselle. Je montrais une théière à Kenzo, lui proposant à boire. N'importe quoi, pourvut qu'il ait envie de rester, avec moi...

Quel sadique >_<. Moi la marmotte, la toute lente, la dormisseuse, celle qui va prendre son petit déjeuner emballé dans un gros duvet, il voulait me réveiller, cétait cruel. Je dégainais à nouveau mon carnet, sentant qu'il allait m'être très utile :

*** Dans ce cas, moi, je vais prendre des cours de claquettes !!!!! (>.<)" ***

Non mais ! Le sommeil, c'était vital pour moi. Dans l'une de mes valises, j'avais mon sachet "premier secours alimentaire" avec des tas de petites choses qui pouvaient se conserver aisément. Je sortis une boite de petits gâteaux que je disposais sur une assiette en carton que je tendis, très gênée d'une présentation aussi peu conviviale, à mon hôte. Je n'étais pas forcément une petite bourge, ou une maniaque, mais j'aimais traiter les gens avec le meilleur des soins que je pouvais offrir. Pareil pour le thé, Kenzo devra se contenter des bêtes sachets artificiels. A nouveau, je me notais mentalement d'y remédier, et de lui renvoyer une invitation où je ferais beaucoup plus d'efforts cette fois ci. Après tout, le garçon m'avait déja invité deux fois à dîner, même si j'avais glissé l'argent dans sa poche de manteau ^.^. Je n'avais pas beaucoup de choix question thé, je pris deux sachets simples, à la menthe, et fit bouillir de l'eau. Puis je repportais mon attention sur le garçon, qui observait mon chevalet avec intéressement. Son compliment, peut-être l'avait-il dit s'en réfléchir, mais je notais tout de même le "si douée" lui fit sincèrement plaisir. Surtout pour un chiffon griffoné en cinq secondes debout dans la rue n_n. Soit il n'y connaissait rien, soit il était vraiment adorable. Je penchais nettement plus pour la deuxième hypothèse. Vite, mon carnet.

*** Je fais des études d'arts oui, mais j'y étudie de tout, la peinture est donc en même temps un plaisir. ***

je n'avais pas vraiment envie de l'ennuyer en lui montrant les oeuvres que j'avais emporté. Je préférais "discuter" de tout et de rien avec lui. Sa présence me faisait beaucoup de bien, c'était innexpliquable. Comme si j'allais être triste lorsqu'il allait partir, même si c'était pour aller à l'étage en dessous. Commençais-je à tomber am... Non ! Stop Suki, redescends un peu sur terre.

*** Et toi, tu me montreras ce que tu aimes ? ***

J'émis un rire silencieux. A la réplique du garçon, j'avais tout de suite compris qu'il était comme moi : un peu flemmard. Mais je ne compris pas vraiment le `' Prinsuki `'. Avait-il déja oublié mon prénom? C'était juste Suki. Pourquoi prin? Me confondait-il avec une autre fille qui s'appelait prinquelquechose? >.<

En tout cas, le jeune homme eut la gentilesse de ne pas broncher lorsque je sortis ma dinette simple et un peu négligée. Tout de même, j'aurais aimé lui offrir mieux. Parce qu'il méritait mieux. Il méritait un service en porcelaine, avec du vrai thé, traditionnel, et des petits gâteaux de France, le tout servi dans un château en or construit rien que pour lui. Eh oui, les temps sont durs pour les rêveurs...

Et puis Kenzo me recomplimenta à nouveau. Arf, voulait-il faire exploser mes joues à force d'y faire monter le sang rougissant? Probablement, ou alors, quelqu'un le payait pour chaque compliment. Si c'était le cas, Kenzo était probablement très riche. Quel garçon adorable. On aurait envie de... STOP SUKI ! Ca suffit, redescends sur Terre, quitte Vénus, les coeurs roses, et tout ce qui va avec.
L'allure d'une artiste? Je ne compris pas trop. J'étais plutôt une fille qui se fondait dans le décor, parmi toutes les autres non? Du moins, c'était l'image que j'avais de moi. Et puis j'avais très envie de voir ses oeuvres à lui aussi. J'étais certaine que je pourrais y trouver des idées, Kenzo pourrait parfaitement assurer le rôle de muse, non?

Mais je n'eus pas le temps de le lui écrire, que le jeune homme me fixait à nouveau avec ce regard, regard face auquel je ne pouvais rien faire, un peu comme avec l'hypnose. Voilà, l'hypnose. J'étais omplètement sous son charme, si bien qu'il me fallut du temps pour remarquer que la distance qui nous séparait avait légèrement rétrécit et que les lèvres du garçon effleuraient les miennes avec une douceur rare. Je crois que je n'avais jamais été embrassée avec autant de délicatesse et de respect, c'était une sensation inconnue, mais incroyablement divine. Puis nos lèvres se quittèrent, cruellement. Je crois que ma bouche était d'accord pour rester contre la sienne encore un siècle ou deux.

Kenzo me fixait avec un regard inquiêt. Regrettait-il son geste, peut-être dû à l'impulsion? Ou alors, c'était peut-être moi. Ma réaction. Mes yeux clignèrent et un sourire se dessinait sur mon visage. J'essayais de le mettre en confiance. Certes, son geste était rapide, selon l'opinion publique, puisque même dans une relation entre un homme et une femme, il y'avait des `'règles `' fixées. Celle d'attendre, par exemple. Mais je n'en voyais pas l'intérêt. J'aimais la présence de Kenzo, et je me dis que si tous les jours se déroulaient comme aujourd'hui, je pourrais bien tomber amoureuse, ou peut-être l'étais-je déja? Devenir accro alors. Mes mains frôlèrent celles du garçon et cherchaient leur place dans les siennes. Puis je l'attirais contre moi et l'embrassais à mon tour. Si là il ne comprennait pas...

Malheureusement, nous fûmes interrompu par la venue d'un intrus : mon colocataire.

Depuis qu'il était arrivé, il passait ses nuits à l'hotel, il n'avait jamais pris la peine d'aller voir son appartement. Puis, en passant par la gare, il s'était dit qu'il aurait peut-être une bonne surprise.
Zeta avait finalement cru bon d'aller voir son appartement. Tout ce qu'il savait en arrivant ici, c'est que sa colocataire était une fille. Il se demandait bien comment elle était, si elle était gentille... Quand il arriva devant la porte où figurait son nom et le nom "Suki Miyazaki", il frappa, pour ne pas entrer comme un malade, et pour ne pas lui faire peur.

*J'espère que je vais pas tomber sur une folle qui me frappera à qhaque fois que je rentrerai tard...*

Il attendit un court instant, en se posant des milliers de questions puis une jeune fille vint lui ouvrir. Il la regarda de haut en bas, ses cheveux, ses yeux son nez, tout passa à la revue. Elle n'était pas belle, elle était tout simplement magnifique. Il avait croisé beaucoup de belles japonaises mais celle-ci dépassait toutes ses espérances.
Il marmonna un bref :

- Salut.

...gêné et il serra sa valise très très fort.

[désolé je ferai mieux la prochaine fois]

Je m'étais donc dirigée vers la porte pour aller ouvrir. Un homme, à peine plus âgé que moi, se trouvait là, une longue valise à la main, mais je sais pertinament qui il était : mon nouveau colocataire. Ce dernier me saluait, et semblait un peu gêné. Je pouvais aisément deviner que changer de vie, et partager son intimité avec une personne totalement inconnue, du sexe opposé en plus, n'était pas une chose des plus simples à vivre. Je lui adressais mon sourire le plus châleureux, et m'inclinais poliment, puis lui ouvrit la porte, essayant de le mettre en confiance et de lui attirer ma sympathie. Immaginez partager votre chez-vous avec la personne la plus antipathique du monde, quoi de moins agréable.

Puis je sentis la chaleur d'un corps derrière moi. Kenzo quant-à-lui n'accueillit pas la personne avecla même sympathie que moi, au contraire, et ce à tel point que je me demandais si cette personne était le même Kenzo avec lequel je m'étais si bien amusée cet après-midi, et qui venait juste de m'offrir sa tendresse. Il me fixait avec le même air surpris que moi. Je ne comprenais pas, n'avait-il pas vu l'étiquette tout à l'heure?
Je laissais Zeta s'installait et guidais Kenzo dehors, passant mon doigt sous les deux noms inscrits, en fixant le garçon, attendant une réaction de sa part. Etait-il inquiet ou en colère? Difficile à dire. Je n'avais pas envie de le blesser, ou lui faire du mal, surtout si vite. Mes yeux appelèrent les siens, et je caressa sa joue avec le revers de mes doigts.


(Kenzo autorisé à répondre avant Zeta s'il le souhaite)

Il hallucina littéralement devant le spectacle qui s'offrait à lui. Il venait d'arriver et les deux autres se faisaient un petit calin par-ci un autre par-là... Il ne se sentait pas vraiment chez lui. De plus, la froideur du jeune homme en rajouta un couche. Il se présenta normalement, mettant sa gêne de côté.

- Je suis Zeta... Tu te souviens, mon nom est marqué sur la porte.

Cela voulait tout dire. Il était chez lui et personne ne pourrait lui retirer le premier endroit où il pourrait vivre tranquillement à part l'hotel.

- Bon, je ne vais pas vous déranger plus longtemps...

Il se dirigea vers une pièce qu'il identifia comme sa chambre, une pièce vide avec un futon près d'un mur et une armoire, vide elle aussi. Il posa sa valise par terre et commença à ranger ses affaires. Puis il tomba sur quelque chose qui ne lui appartenait pas. Il retourna l'objet dans tous les sens. Un petit objet d'un centimètre seulement. Puis il l'identifia comme le piercing caché (xD) de Shin. Il avait du le perdre à l'hotel. Il faudrait qu'il lui rende un jour... Peut-être lui demanderait-il de venir le voir dans son appartement. Il eut soudain une once de tendresse, comme toujours en pensant à Shin, ce petit garçon qui l'avait concquit. Mais ce n'était pas vraiment de l'amour, juste de l'affection. Il avait envie de le revoir, de cette manière il pourrait lui rendre ce petit bout de fer.
Il regarda dans l'entrebaillement de la porte si les deux autres étaient toujours là en continuant à ranger ses affaires. Il pensait au garçon, il avait une gueule d'ange mais Zeta pensait que ses pensées n'étaient pas aussi gentilles que son air... Mais il laissa la chose passer, de toute façon ce n'étaient pas ses affaires.

L'impression que j'avais? Zeta se sentait mal à l'aise. Un peu à cause de Kenzo, peut-être, mais je ne lui en voulais pas, il était bien trop adorable pour ça. Mais c'était aussi un peu ma faute. Cependant, je fus satisfaite de la réaction de Kenzo, qui s'empressa immédiatement d'aller s'excuser.
Quant-à-moi, je refermais la porte et m'en retournais à ma `'dinette'`. Sur un petit plateau, je disposais quelques biscuits, et y mit la tasse avec le thé qui m'étais destiné, puis je portais le tout au nouveau, en guise d'excuses. Ne voulant le déranger plus longtemps, car il fallait bien qu'il s'installe sans se sentir harcelé, je déposais le plateau par terre en m'inclinant bien bas à nouveau, et sortit, en embarquant Kenzo avec moi.

Puis je souris à ce dernier, en m'inclinant à nouveau, pour le remercier de ses excuses. C'était un garçon, il avait peut-être été blessé par cette arrivée ou le besoin de se faire pardonner de son impolitesse, alors je le remerciais pour ce geste, et lui apporta son thé à lui aussi. Quant à moi, je me contenterai d'un simple verre d'eau.

Je m'assis en face du garçon, me demandant s'il était vexé, boulversé, ou quoi que ce soit dans ce genre. Je le lui écris :

***Tu préfères que l'on sorte?***

Il répondit à Kenzo, qui semblait finalement plus sympathique qu'avant :

- C'est pas grave. Enchanté aussi.

Il força un petit sourire, car à ce moment là, c'était à Shin qu'il pensait. Quand il aurait fini de tout ranger, il irait à sa recherche. Peut-être ne tomberait-il pas immédiatement sur lui mais ce piercing serait un prétexte pour le voir et lui parler. Zeta s'en voulait d'être un peu froid mais il avait autre chose en tête. Il se rattraperait plus tard, bien que c'était nul de faire la même erreur que Kenzo.

*Je pourrait m'excuser plus tard, quelque chose me dit qu'il va venir souvent...*

Puis, Suki lui apporta des gâteaux. Il la remercia très gentiment les mangea et mit le plateau au lave vaisselle.
Un peu plus tard, il eut enfin fini de ranger des affaires. Dès qu'il eut rangé son dernier jean, il sauta en direction de la sortie en regardant Kenzo et Suki. Il leur dit :

- Heu... Kenzo, Suki chère coloc' je crois que je vais revenir un peu plus tard, je dois absolument voir quelqu'un.

Il partit pas vraiment avec des remords, il sentait qu'il gênait, peut-être les débarassait-il d'un fardeau. Il les laissa donc parler ensemble pour pouvoir retrouver la petite chose à laquelle il pensait depuis un bon bout de temps...

[ Rues et ruelles et retour à l'appartement]